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Stéfan Kotro, ex-triathlète amateur panaméen...
17 juillet 2011

7 minutes de trop mais 13 de moins...

Nous étions 5 meudonnais (Jimi, Le Belge, Le Vosgien et Guigui) sur le Challenge Roth cette année et avions dans nos bagages un ancien membre du club : Intoxman !

Il s’agissait de mon cinquième triathlon distance IM (3.8/180/42) après Roth en 2005 et 2010, Zurich en 2006 et Nice en 2008. L’objectif était clair : passer sous les 10 heures et même si des soucis de lombaires m’ont empêché de finir correctement la préparation je suis parti pour…

C’est à 6h40 que je m’élance en compagnie de 200 autres concurrents, les pros, sub9 et + 65 ans étant partis 10’ plus tôt. À 6h45, c’est autour des féminines puis à partir de 7h et toutes les 5’ s’élanceront 300 athlètes… 3500 participants au total + 1000 en relais.

Je suis en première ligne, c’est parti… les 100 premiers mètres sont un peu viril (un bon coup dans les lunettes !) mais ça se décante très vite et je peux nager proprement mais je n’arrive pas à prendre les pieds devant moi. Je passe au premier u-turn sous le pont en un peu moins de 22’ (je pense que l’on a parcouru +/- 1400m). Ensuite c’est la longue ligne droite où je reprends quelques bonnets de la première vague, les sensations sont plutôt bonnes, contrairement à Troyes je ne m’endors pas, j’essaye d’être attentif à ma trajectoire et à mon geste. On arrive à mi-parcours et une crampe se fait sentir à mon orteil droit, pas de panique je laisse mes jambes au chômage technique pendant 1’ et puis, miracle partie la crampe !! Par contre, pendant ce laps de temps, quelques nageurs m’ont doublé et un petit trou s’est formé, je vais mettre pas mal de temps à le combler. Je continue de regarder ma montre de temps en temps, je me dis que ça va être tout juste pour descendre sous l’heure… Juste avant le dernier u-turn, deux féminines parties 5’ après ma vague me passent, j’essaye de me caler dans leur pied mais ça va beaucoup trop vite ! Une dernière accélération avec un peu plus de jambes et je sors de l’eau en 58’42.

La transition s’effectue au mieux et dans un temps correct (2’07), cela me permet de démarrer le vélo avec un moral au beau fixe.

La foule est présente en nombre sur les premiers hectomètres, c’est toujours la folie à Roth… Après la petite descente sinueuse, je me retrouve bien calé sur les prolongateurs et là les sensations ne sont pas du tout au rendez-vous, de plus le capteur m’indique des chiffres un peu farfelu. Malgré cela j’essaye de rester concentrer sur mon coup de pédale, d’être plus véloce que d’habitude, de bien m’hydrater (toutes les 10’) en petite quantité, de bien manger (toutes les 30’), de prendre le spécial ShotBloksMomo toutes les heures.

Le début du parcours n’est pas évident car il est constitué par de nombreux faux plat, à cette heure-ci le vent est par contre quasi nul. Quelques concurrents me doublent, pas de drafting en vue pour le moment, c’est très propre. Greding approche et je reconnais la portion du parcours sur laquelle nous avions roulé la veille, je ne fais plus attention aux données du capteur qui sous-estime ma puissance. Je m’en réfère aux sensations mais surtout à ma cadence de pédalage que j’essaye de maintenir à 90 rpm. Je vois des enfants au bord de la route et pense à mes deux garçons, je suis à deux doigts de craquer.

bike5
La bosse de Greding se passe bien, pas mal de monde pour encourager c’est toujours aussi plaisant, ensuite c’est assez roulant. Je continue à ne prendre que de l’eau au ravitaillement, j’avais préalablement sur-dosé deux bidons (1 de 750 ml et 1 de 500 ml) de boisson isotonique : la méthode consistant à verser un peu de boisson iso dans mon aerodrink puis de rajouter de l’eau. Solarberg approche, il y a beaucoup de monde, je monte tranquille sans me mettre dans le rouge, les gens s’écartent au dernier moment, c’est chaud…

Je commence à m’arroser un peu partout, le soleil commence à chauffer, je passe à mi-course en 2h31, les sensations sont toujours moyennes mais je suis optimiste pour la suite. Les relais sont de plus en plus nombreux sur le parcours et favorisent certains regroupements. Au bout de 4h de course, mon dos commence à me tirailler, j’essaye de m’étirer, de changer ma position pour me soulager de la douleur. Rien à faire, j’espère juste qu'elle ne va pas empirer.

Plus loin, c’est un paquet de 10/12 unités qui me doublent, clairement en draftant et sans honte… Je gueule un bon coup (ça sert à rien mais ça me fait du bien !), un français derrière à distance me dit qu’il attend Greding pour doubler ce paquet car c’est impossible sur le plat. Je laisse filer tout ce monde, je reste dans ma bulle… A partir du km 150, impossible de manger quoi que ce soit ni même de boire de la boisson isotonique, j’essaye de manger un morceau de barre mais ça passe moyen. La fin du vélo est longue, Solarberg avec un peu moins de monde. Les derniers kilomètres rivés sur le compteur pour m’apercevoir que la distance est quasi bonne, je boucle les 178.7 km en 5h07’06 à 161w de moyenne ! LoL

Je descends du vélo, pas de crampes, pas de douleurs, je peux courir… ;-) La deuxième transition est encore une réussite : mise en route du Garmin 310XT, j’enfile les chaussettes puis les manchons de compression, les chaussures (trop petites !), visière et lunettes de soleil : T2 en 2’38.

En sortant de la tente et dès les premiers mètres, il y a beaucoup de spectateurs, pas mal de monde qui m’encourage comme si j’étais en tête de la course, je ne m’enflamme pas (je ne suis ni Raelert ni Kienle et encore moins Wellington !).

Le premier kilomètre est couru en 4’35, les sensations sont bonnes. J’essaye de mettre le frein à main (j’étais parti trop vite l’an dernier), deuxième kilomètre en 4’56. Je pense déjà au 7ème qui m’avait vu marcher l’an dernier suite à des problèmes gastriques, j’ai d’ailleurs remonté mon singlet trempé au dessus du nombril. Passage au km10 en 52’, je m’arrête et marche à chaque ravito en prenant soin de m’éponger, de boire du coca et de me rincer la boucher avec de l’eau.

Je sens que je faiblis malgré une allure constante entre le km10 et le 15 à 5’30 en moyenne au km. Après être sorti de Schwanstetten, j’ai un gros coup de moins bien… Je fais une belle hypo !! Je marche sur une partie en faux plat bitumé qui remonte jusqu’au canal, km15 en 7’12, la vitesse moyenne chute fatalement… Je repars tant bien que mal jusqu’au prochain ravitaillement (entre temps je croise Intox qui a l’air super bien, il est entrain de faire une superbe course !!), j’essaye de prendre un gel mais il ne passe pas. Je rechute à nouveau du km18 au km20 en mode je marche, je cours, je marche, je cours… Je croise Le Belge et lui lance que je suis kaput ! ;-)

C’est à ce moment que je fais la connaissance avec un gars de Lyon : GoupilTri sur le forum d’OT : on parle, on se raconte notre vie, de notre objectif (passé sous les 10h), de tout et de rien mais on s’encourage mutuellement. Quand l’un craque l’autre l’encourage, on va se serrer les coudes pendant quelques kilomètres…

Jusqu’au km28 c’est dur, je pense à ces petits sacrifices du dimanche matin, des soirs où je rentre un peu plus tard à la maison parce que j’ai fais un détour par la piscine, bref par tout ce temps que prends la vie d’un triathlète amateur.

Je me reboost et repars en serrant les gencives, je ne vais plus rien lâcher jusqu’à la fin, je m’enflamme même au km33 couru en 4’42. Un féminine me dépasse, j’essaye de me caler dans sa foulée en lui demandant si ça ne la gênait pas : elle me répond que c’est ok. Je vais courir 2 km en sa compagnie, faisant le yoyo avec elle car elle ne marche pas au ravitaillement contrairement à moi.

La fin approche, je sais depuis quelques minutes que les moins de 10h ne sont pas envisageables, mais que je peux battre mon record personnel de Zurich (10h20). Je croise Laurence et Sandrine qui m’encouragent, un petit tour dans Roth et c’est terminé. Je meurs de soif et j’ai envie d’autre chose que wazer/cola/iso. Je m’arrête à deux reprises sur le secteur pavé, et demande à deux spectateurs si je peux boire un petit coup de bière… ;-) J’irais même jusqu’à tomber dans les bras d’une allemande à un âge avancé pour la remercier !! Ces deux gorgées de bière me donnent la pêche, je vais finir les derniers 800m en 3’20, un peu secoué les gens ont dû se dire…

cp20x30-CRLC0630(2)

Je boucle les 41.8 km en 3h56’49’’ et la course en 10h07’20, 369ème sur 2800 finishers.

Le bilan est mitigé, certes la course n’est pas si mauvaise au regard de mon dernier mois de préparation, mais l’objectif n’est pas atteint. Ce qui est clair c’est que cette course est une nouvelle fois une expérience supplémentaire. Il y a encore de grosses erreurs à ne plus commettre (chaussures trop petites, capteur non calibré). Mentalement il faut aussi que je passe un cap car je reste encore trop fragile, sûrement mon côté sensible… ;-)

Mention particulière à Intoxman qui boucle la course en 10 heures et 32 secondes ainsi qu’à Jimi, finisher pour son premier IronMan d’une forte belle manière.

Prochain rendez-vous sur la distance, le 19 mai 2012 à Lanzarote.

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Commentaires
D
bravo (-;
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F
Et oui!je suis toujours d'un oeil mon ancien club, quel performance "Great job"
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D
Bon CR, bonne gestion ;-)
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C
Tout simplement.<br /> Le ton de ton récit donne une impression de sérénité, de maîtrise que tu ne sembles pas avoir vécu. Assez étonnant !<br /> Je retiens que tu t'es appliqué partout et surtout pour retrouver des ressources en fin de marathon. Ça laisse rêveur, car ce n'est pas donné à tout le monde : de bons espoirs pour la prochaine tentative. Mais, attention, tu commences à les accumuler quand même ! :)
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P
Belle lecture et belle course. Bravo Stephane
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